Allen Hightwind

 

 

La fille sur le champ de bataille

 

Le combat faisait rage. L’adversaire était féroce mais notre âme belliqueuse tenait bon. Notre armée était bien amochée mais les soldats restaient debout ; j’étais fier de diriger ces hommes. Nous allions tenter une percée sur le côté gauche lorsque les cavaliers nous attaquèrent à revers. Dans la brutalité de l’action, nous n’avions pas vu arriver leurs guerriers. Le coup fut dur, les pertes considérables. En un instant, nous venions de perdre tout espoir de victoire. L’impact psychologique se faisait sentir. Je ne savais plus quoi faire, quoi dire. Devais-je faire sonner la retraire ? Il était trop tard l’ennemi nous abattait un à un. Un cavalier tenta de m’attaquer lorsque  surgit un de me soldats. Il sacrifia sa vie pour prolonger la mienne de quelques minutes. Pauvre fou, il aurait mieux fait de s’enfuir plutôt que de mourir pour un roi condamné. Je regardais autour de moi, et alors que je regardais une dernière fois le corps sans vie de l’homme qui venait de me sauver, c’est que je la vis. Le temps semblait alors s’être arrêté. Je crus d’abord à un rêve, mais tout était bien réel. Elle était là, tel une rose que l’on aurait malencontreusement jetée au mauvais endroit. Elle me sourit. J’oubliais alors tout. La bataille, l’ennemi, mes hommes, tout. Tandis qu’elle se rapprochait de moi je ne pouvais m’empêcher de me demander qui est cette fille ? Que faisait-elle là ? Mais avant que je n’ai le temps de faire quoi que ce soit, elle était face à moi. Je me sentis alors comme paralysé. Je ne pouvais expliquer ce qu’il m’arrivait. Elle était enfin près de moi et je ne pouvais ni lui parler ni la toucher. Elle se rapprocha alors de mon oreille et me murmura lentement : « échec et mat ! »